Balsamik, le cliché standard existe encore?
La femme standard n’existe pas, telle est la devise de la publicité Balsamik du moment, annonçant les soldes d’hiver 2016. Je ne pouvais pas la louper. Et je crois bien qu’elle ne nous a pas loupées non plus.
Je m’étais déjà un peu frottée à cette enseigne lors d’un article sur la première publicité Balsamik tv, l’affaire de “toutes les morpho’s” m’avait poussée à vérifier cette promesse. On se rendait vite compte que Balsamik habillait certes un peu au-delà des morphologies standards, mais pour les un poil plus rondes, un poil plus grandes, bref, le “toutes” servait surtout à vendre l’idée de décliner les vêtements avec plus d’une forme (ce qui part d’une bonne intention tout de même!).
Balsamik II, le retour…
Rebelote pour cette version du spot, on joue sur l’axe pub classique qui consiste à évoquer des contradictions (ex: la phrase “les femmes mesurent 1m70” fait place à un plan où apparaît une femme toute petite). L’idée étant de se dire dans notre petite tête de consommateur “ah ben non hein, Balsamik ne s’adresse pas à la femme standard, puisque elle n’existe pas, wouaou trop balaise”.
Bref. L’objet du délit : la femme grande.
Et oui, on évoque la taille en début du spot “la femme standard taille du 38” puis arrive notre “petite chinoise” dont la taille est renforcée par une vue en plongée (si l’on respecte la prise de vue, la femme fait 50cm, mais bon c’est un autre débat, usage un peu poussé de l’hyperbole). Celui qui lui ouvre la porte se marre et la serre dans ses bras. Une copine? Sa femme? En tous cas, qu’est-ce qu’on se marre. Au moins, être petite engendre de la rigolade. Jusqu’à la scène suivante : un homme en voiture peste dans un embouteillage. La voix-off parle alors du pseudo poids standard (55 kilos) pour montrer que non, une femme peut peser bien plus. On voit alors une femme très grande et bien bâtie, regarder l’homme râleur qui change de visage et se fait tout petit avec un air apeuré.
Une Fiat 500 pour la grande, c’est quoi cette embrouille?
La femme grande sort d’une Fiat 500. Non mais, une Fiat 500 quoi!!! Pourquoi pas d’une voiture sans permis, célèbre suppositoire à camion, depuis laquelle une grande ne sortira jamais pour la simple et bonne raison qu’elle ne pourra jamais y rentrer? Là, je n’ai pas compris. Objectif : renforcer la surprise du type?
Mais pourquoi est-elle aussi méchante?
C’est bien beau tout ça, mais vous commencez à connaître le ton du blog: l’idée n’est pas de dire que la pub est nulle, d’autant plus que j’ai un peu souri. Cet article souligne une certaine incohérence. Le propos de la pub est de dire que NON, une femme standard n’est pas comme ci ou comme ça, il y a de tout, tout le monde il est beau comme dit Zazie. Mais alors, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout? Pourquoi cette femme grande est-elle rattachée à la trouille du type dans sa voiture? Pourquoi la petite fait-elle sourire et la grande fait-elle fuir? En même temps, la grande n’a pas l’air commode 😉
À l’affaire de la Fiat 500 qui reste un mystère s’ajoute le coup de l’homme qui râle : le véhicule qui bloque notre râleur est arrêté car… il laisse passer un piéton, une dame âgée finit de traverser. Il n’y a donc aucune raison de pester pour quelques secondes d’attente, d’autant plus que le piéton en question est à quelques mètres du râleur. Il voulait que la grande écrase le piéton? Vous me direz, si la femme était source d’embouteillage pour cause de mauvaise manœuvre ou autre “défaillance du genre”, la pub aurait eu droit aux grognements féministes. J’ai soumis le spot pub dans un groupe Facebook, une suggestion comme quoi l’idée était justement de montrer des clichés pour mettre en avant Balsamik qui souhaite en sortir. À méditer…
On attend Balsamik au tournant
Alors, ok, après tout c’est la fête, il y a 60% de remise avec les soldes… Mais attention à la prochaine pub, on a l’œil!
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